Ajib.fr | Publié le 29 avril 2015 par HBD Ajib
Des centaines de cas déjà recensés par le CCIF,
c’est la même histoire qui se répète pour une jeune élève de 15 ans
comme le révèle le 28 avril, le quotidien L’Ardennais . Une adolescente
de 3ème, Sarah avait été exclue de son collège Léo Lagrange de
Charleville-Mézières à deux reprises, le 16 et 25 avril, pour le risible
motif qu’elle portait une longue jupe noire.
Un vêtement commun considéré comme un «signe ostentatoire» par Mme
Dubois, Principale du collège qui a signifié à la jeune fille que «sa jupe – jugée trop longue – ne respectait pas la loi sur la laïcité à l’école».
Une lettre signée de Mme Dubois a été adressée aux parents de la
collégienne, stipulant que cette jupe a «un caractère religieux
manifeste». Dans cette missive datée du 24 avril, publiée par
L’Ardennais, les parents sont sommés par la directrice de «faire rectifier la tenue vestimentaire de la jeune fille» s’ils souhaitent que la scolarité de leur fille soit maintenue au collège.
Pourtant, un simple rappel de la loi de 2004 aurait permis à cette fonctionnaire de s’abstenir de ce laïcisme zélé qui chaque jour contribue à détruire les fondements même de la laïcité.
Encore une fois, une interprétation scandaleuse et abusive de la loi qui
vise et harcèle des jeunes filles parce que «trop» musulmanes pour
certains…
Désormais une véritable police vestimentaire fait la
chasse aux tenues suspectes dans certains établissements publics de ce
pays, les tenues décentes et pudiques sont honnies, une aberration sans
nom.
La loi no 2004-228 du 15 mars 2004, complétée par une circulaire du 18 mai 2004, reprise à l’article L.141-5-1 du Code de l’éducation dispose que :
«Dans les écoles, les
collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels
les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est
interdit. Le règlement intérieur rappelle que la mise en œuvre d’une
procédure disciplinaire est précédée d’un dialogue avec l’élève».
La circulaire N°2004-084 du 18 mai 2004 rappelle que
«Les signes et tenues qui
sont interdits sont ceux dont le port conduit à se faire immédiatement
reconnaître par son appartenance religieuse tels que le voile islamique,
quel que soit le nom qu’on lui donne, la kippa ou une croix de
dimension manifestement excessive.» La même circulaire déclare que cette
loi «ne remet pas en cause le droit des élèves de porter des signes
religieux discrets. Elle n’interdit pas les accessoires et les tenues
qui sont portés communément par des élèves en dehors de toute
signification religieuse».
Dans un entretien accordé à BuzzFeed France, Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité pour le compte du Premier ministre a précisé:
« ce que dit la loi de 2004, c’est
que les signes et tenues qui sont portés pour revendiquer une
appartenance religieuse sont interdits. On pense évidemment au voile, à
la kippa, à une grande croix, à un turban sikh ou une tenue de moine
bouddhiste. Une jupe noire ne contrevient donc pas à la loi à priori».
En effet, la circulaire N°2004-084 du 18 mai 2004 rappelle que la loi
sur la laïcité de 2004 «n’interdit pas les accessoires et les tenues qui
sont portés communément par des élèves en dehors de toute signification
religieuse».
Face au tollé suscité notamment sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #JePorteMaJupeCommeJeVeux, on assiste au revirement de l’académie de Reims qui annonce dans un communiqué :
«Au collège Léo Lagrange, si des élèves ont été invités à changer
d’attitude et de tenue, aucun n’a été exclu». L’Académie explique que le
courrier adressé aux parents n’était qu«une invitation au dialogue».
Selon le CCIF
surveillance islamophobie, quelques 130 étudiants ont été exclus
l’année dernière pour des tenues jugées trop ouvertement religieuses.
Face à ce racisme anti musulman indiscutable, un ressentiment
distillé sous la bienveillance des plus hautes institutions du pays, il
faut systématiquement dénoncer et combattre juridiquement toute forme
d’atteinte à nos droits.
http://www.ajib.fr/2015/04/france-la-traque-aux-jupes-longues-continue-dans-les-etablissements-scolaires-publics-francais/